
A la fin des années soixante, Tristão, jeune Noir des favelas de Rio, rencontre Isabel, jeune Blanche de la rive bourgeoisie, sur la plage de Copacabana. Leurs amours contrariées par la malédiction d’une mère et l’acharnement implacable d’un père puissant les entraînent toujours plus loin, jusqu’aux confins inexplorés du Mato Grosso. Ils connaîtront la pauvreté, la faim, la violence, la captivité, et de leurs épreuves ils sortiront changés. Pourtant, malgré le doute et les infidélités, ils garderont intactes leur foi en l’amour, la certitude que chacun est, pour l’autre, son destin.
Le lecteur l’aura compris : le seizième roman de John Updike s’inspire librement et brillamment de la légende de Tristan et Iseult et semble d’abord suivre le déroulement logique d’une histoire d’amour. Puis il bascule dans un récit onirique renvoyant à l’histoire du Brésil et à la conquête de son territoire, avant de revenir par étapes successives, tel un télescope qu’on replierait, au point de départ de l’histoire.
Mais le mythe de la passion éternelle des deux amants n’est qu’une des nombreuses références dans ce récit superbe, foisonnant, luxuriant comme la nature vierge d’avant la Conquête – fidèle en cela à la littérature, à la musique, à la culture brésiliennes, à sa société aussi, riche de ses multiples origines.