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Au commencement était la sexualité.

«Pour comprendre comment on a été fabriqués, mais aussi avec quoi et pourquoi, il faut : primo, connaître des mots ; deuxio, savoir ce qu'ils désignent ; tertio, apprendre ce qu'ils signifient.

De même, on ressent et on accepte mieux les émois physiques et les sentiments si l'on est capable de les nommer et d'en parler. Par conséquent, on a tout intérêt à connaître l'ABC ou encore le B.A.-BA.

On a donc le droit de dire, aussi : au commencement se trouvent les mots. Tous les mots. Ceux qui désignent objectivement l'anatomie. Sans émotion et sans romantisme. Ceux qui évoquent les organes sexuels ou les pratiques amoureuses de façon rigolarde, parfois vulgaire, mais qui parlent à nos imaginations et sont surtout tellement plus proches de nos expériences intimes. Ceux, enfin, grâce auxquels les êtres humains s'avouent qu'ils se plaisent, se désirent, s'aiment, se haïssent, se font plaisir ou souffrir, éprouvent du mal à se dire... ce qu'ils voudraient se dire, autrement dit, les mots d'amour.»

Anne Débarède et Jean-Jacques Santhert