Solitudes. Au début des années quatre-vingt, Morgan Sportès a passé un an dans le désert des hauts plateaux algériens. Son but : écrire un roman. C'est cette aventure qu'il narre ici, récit de la vie d'un homme seul, cherchant à s'abstraire du monde, mais que le monde s'ingénie, par mille ruses (le désir sexuel entre autres, les menues servitudes du quotidien), à ramener à la prose des choses. Situation extrême qu'aggrave le contexte d'une Algérie soumise aux délires de sa bureaucratie, où partout sévit la pénurie, où «les poules en grève refusent de pondre», où se multiplient les signes d'une prochaine tragédie... Aventure spirituelle, mystique, cocasse aussi, d'un anachorète de ce temps, cerné par l'infini du désert et faisant face à cet infini plus vertigineux encore : la page blanche.